Résumé
En 1703, le panis François fait un testament en bonne et due forme en faveur de son maitre. Il lui lègue tous ses biens «afin quil se souvienne de luy et par reconnoissance des peines quil a prise à l’ellever et instruire en la Religion catolique». À partir de ce document extrêmement rare dans la mémoire de l’esclavage, on peut «pister la vie minuscule» de cet oublié de l’histoire dans les archives et ainsi, à partir de ces traces dispersées, reconstituer le destin, les lieux et les conditions d’agentivité d’un homme autochtone asservi, émancipé et sans doute ré-esclavisé à Montréal pendant le régime français. Il s’agit « de le re-créer, de lui offrir une seconde chance – assez solide dans l’immédiat – d’entrer dans la mémoire de son siècle» comme l’écrit Alain Corbin à propos de Louis-François Pinagot.