Résumé
Andrew John Fletcher
Cette communication porte sur la circulation des idées entre Autochtones et Français en Nouvelle-France, plus particulièrement sur l’adoption, et l’adaptation, des métaphores autochtones par les Français. Utilisant les comptes rendus des pourparlers diplomatiques entre les administrateurs de la Nouvelle-France et leurs alliées autochtones dans les décennies qui ont précédé la ratification de la Grande Paix de Montréal (1701), cette présentation considère l’utilisation de la terminologie de la cuisson pour parler de la guerre et de la paix. Dans les deux cultures, la « grande chaudière », une marmite communale, a été utilisée pour évoquer soit la destruction des ennemis, soit les relations amicales entre les peuples. Ces concepts sont comparés avec l’utilisation de termes semblables provenant d’autres sources, particulièrement les dictionnaires de langues autochtones produits par les Jésuites. Cet exercice permet de constater la diversité des utilisations de ces métaphores et de comparer les divergences entre les utilisations autochtones et françaises. Finalement, cette recherche considère l’expression « un plat à une cuillère » souvent associée à la Grande Paix de Montréal et qui désigne un concept autochtone de la région des Grands Lacs qui porte sur le partage de territoire. Certains chercheurs ont confondu des références à la grande chaudière dans les sources françaises avec ce concept. Bien qu’il y ait une certaine ressemblance entre ces deux métaphores, les administrateurs français n’ont jamais employé celle d’un plat à une cuillère quand ils ont discuté de la paix avec leurs alliés. Cette opposition des expressions sera présentée dans la communication.