Laurence Hamel-Charest
Pendant longtemps, les régions éloignées au Canada, en particulier dans le nord du pays, sont restées plutôt isolées par rapport aux Euro-Canadien.ne.s. Les Autochtones qui y vivaient avaient néanmoins des contacts périodiques avec des traiteurs, des commerçants ou encore des missionnaires venus principalement par les voies navigables. Pour certaines communautés, la création de routes et la construction du chemin de fer transcanadien ont changé le quotidien en ouvrant de manière importante leurs territoires à la présence allochtone. Pour d’autres, c’est l’accès aux avions qui a transformé radicalement leur rapport à l’extérieur. Pourquoi les avions étaient-ils utilisés pour aller à la rencontre des Autochtones au Canada? Comment ces rencontres entre personnes allochtones et autochtones se sont-elles déroulées? Quel imaginaire en ressort-il? En menant une recherche en archives et en effectuant des entrevues biographiques avec des pilotes autochtones et avec des membres de leurs familles, nous avons pu reconstituer une partie de cette histoire, qui est pratiquement absente des récits muséaux canadiens et des écrits historiques. Nous proposons d’exposer les circonstances des rencontres induites par l’accès aux avions (pensionnats indiens, commerce, soins de santé, entreprises touristiques, communications, etc.). De plus, nous voudrions examiner les conséquences sur la transformation des cultures autochtones, sur l’enracinement de certains stéréotypes à l’égard des Autochtones (p. ex. l’« Indian time ») et sur la transformation des paysages communautaires (aéroports, pistes d’atterrissage, etc.).