Étienne Faugier
Dans la province de Québec, l’automobilisme – les véhicules à moteur et l’écosystème sur lequel ils s’appuient – est particulièrement dominant. Les autres modes de transport peinent à le concurrencer, comme en témoigne l’émergence relativement lente du tramway dans la ville de Québec ou encore le réseau ferroviaire de voyageurs peu développé à travers la province.
Sur la base de nos recherches de maîtrise (2006) et de doctorat (2013), il s’agit, dans cette communication, d’expliciter l’essor de l’automobilisme à travers le cas de la région de Québec entre la fin du 19e siècle et le début des années 1960. C’est durant cette période qu’apparaissent les premiers véhicules motorisés et qu’ils s’imposent au sein de la société québécoise avant de voir naître les grands projets autoroutiers à l’aube des années 1960. La région de Québec est intéressante, car elle voit dominer la pluralité des véhicules motorisés – tandis que Montréal développe son métro. Notre communication s’appuie sur des sources gouvernementales, des articles de presse, les revues du club automobile de Québec, des statistiques et des sources iconographiques.
Tout d’abord, nous contextualisons les débuts de l’automobilisme dans la région de Québec à la veille du 20e siècle. Puis, nous abordons la structuration du système routier (route, signalisation, législation). Enfin, nous explicitons les usages et appropriations des divers véhicules à moteur et les tensions qu’ils ont suscitées vis-à-vis des autres modes de transport.
Il s’agit de révéler les sentiers de dépendance empruntés volontairement par la société québécoise afin de mieux appréhender les enjeux à venir concernant les mobilités.