Résumé
Dans le cadre de cette séance sur l’écriture autochtone dans les documents historiques de l’Amérique française, cette communication entend mettre en lumière les voix autochtones dans les archives notariales. Intermédiaire entre la culture orale et écrite, le notaire recueille les informations orales qu’il doit ensuite mettre par écrit en vertu des formules recommandées par le droit civil. C’est l’écriture et la signature du notaire qui confère une valeur légale et probante à ces actes. Les individus recourent aux notaires pour enregistrer leurs mutations foncières, les événements liés au cycle de vie familiale (mariage, testament, transmission du patrimoine) et leurs relations économiques. Les notaires produisent aussi des documents enregistrant et homologuant les actions et les décisions des différents corps de l’espace rural laurentien. Par exemple, les notaires produisent des accords, des nominations ou des procès-verbaux d’assemblée au bénéfice de sociétés religieuses (ex.: les paroisses, représentées par les marguilliers ou les syndics), de détenteurs de charges publiques (ex.: sous-voyers) ou pour d’autres corps associatifs.
Les Premières Nations de la vallée laurentienne recourent aussi aux notaires pour mettre par écrit leur prise de parole collective durant le 19e siècle. Cette communication se penchera donc sur la manière dont ces corps autochtones se présentent dans ces instruments légaux que sont les actes notariés, ainsi que sur les traces de cette parole collective dans les greffes de notaires du Bas-Canada.