Résumé
La correspondance administrative disponible aux Archives nationales de France contribue significativement à l’étude de Frontenac et de la Nouvelle-France. C’est le cas en particulier du fonds des colonies C11A, une source particulièrement riche par rapport à l’ensemble de la documentation disponible après 1690. Les ministres de la marine et des colonies, Louis et Jérôme Pontchartrain ont en effet conservé davantage de lettres, mémoires et autres manuscrit reçus du «Canada» et des colonies en général que ne l’ont fait leurs prédécesseurs. Or il n’existe actuellement aucun inventaire détaillé de ce fonds, ce qui pose des problèmes pratiques et méthodologiques pour les chercheurs.De plus, que ce soit à Paris ou à Aix-en-Provence, ces sources ne peuvent être consultées que sur microfilm. Bibliothèque et Archives du Canada a certes numérisé le fonds et facilité ainsi son accès au lecteur, chaque document étant assorti d’une description détaillée. L’organisation de la base de données reste néanmoins problématique. Celle-ci est conçue pour permettre aux chercheurs de trouver des lettres individuelles dans la série, en effectuant une recherche par date, auteur ou destinataire. On ne peut cependant accéder à tous les documents dans l’ordre où les administrateurs ministériels les ont initialement organisés, d’où certains défis méthodologiques. Par exemple, les lettres de Frontenac aux ministres pendant les années 1689 à 1698 doivent être lues parallèlement à celles de l’intendant, les deux versions des événements étant souvent radicalement différentes. Les chercheurs lisant la correspondance administrative pourraient également envisager d’adopter les approches utilisées dans les études récentes sur les Relations des Jésuites, comme celle de Micah True. Malgré son utilisation parfois problématique, le contenu de ce fonds n’en représente pas moins une réserve de documents incontournables pour l’étude de Frontenac et du monde qu’il a habité.