Résumé
La communication propose un survol de résultats préliminaires d’une thèse doctorale portant sur la médiatisation des enjeux trans au sein de l’espace public québécois des années 1960 à aujourd’hui. Cette période est caractérisée par l’augmentation de la médiatisation trans et de nombreuses avancées législatives pour les droits LGBTQIA2S. Bien que l’ancrage théorique se situe d’abord en communication publique, en études culturelles et plus précisément au sein de perspectives féministes intersectionnelles et trans en études des médias, l’approche diachronique, l’importance du contexte sociohistorique pour l’analyse et l’intérêt pour les ruptures et les continuités qui caractérisent les identités de genre au sein des médias québécois contribuent à la pertinence de notre proposition au programme de ce congrès. Par ailleurs, l’histoire du militantisme et de la visibilité trans a surtout été racontée d’un point de vue nord-américain anglo-saxon, états-unien particulièrement (Stryker, 2017; Califa, 2003), alors que celle propre au Québec constitue un objet d’intérêt scientifique relativement récent (Namaste, 2005 ; Enriquez, 2013).
La communication exposera les tendances qui émergent de l’analyse de contenu préliminaire d’un large corpus de presse généraliste francophone au Québec. La presse comme objet d’études est exploitée ici simultanément à titre de média, bien évidemment, mais également de «technologie du genre» (de Lauretis, 1997) et d’archive. Nous espérons ainsi contribuer à l’avancement des connaissances encore fragmentaires à l’égard des discours et représentations trans au sein d’un contexte culturel et linguistique, soit en Amérique française, peu exploré par le champ émergent des études trans en communication (Heinz, 2020).