Résumé
Durant la première moitié du 20e siècle, une centaine de jésuites canadiens français ont joué un rôle d’intermédiaires culturels très actifs dans les relations entre le Canada français et la Chine, plus particulièrement dans les échanges éducatifs entre les deux mondes. Grâce aux bons rapports au pouvoir politique, notamment éducatif, de Xuzhou qu’ils maintenaient, ces missionnaires ont réussi à acheter des terrains et à fonder quelques centaines d’écoles tant pour garçons que pour filles (écoles religieuses, écoles primaires et secondaires…) sur le territoire chinois. C’est aussi grâce à leurs bonnes relations avec l’autorité locale que leurs enseignements ont été couronnés de succès: leurs écoles ont exercé une forte attraction sur les Chinois et ont suscité en 1947 l’éloge du ministre de l’Éducation de la province du Jiangsu. Le Collège Saint-Louis, leur école la plus représentative, a figuré parmi les meilleures écoles secondaires dans toute la région de Xuzhou (même aujourd’hui, l’École secondaire supérieure IV, ancien Collège Saint-Louis, est toujours considérée comme l’une des écoles secondaires clés à l’échelon provincial du Jiangsu). La présente communication propose une réflexion sur les bons rapports au pouvoir que les jésuites ont établis et maintenus et sur le succès de leur œuvre éducative en Chine pendant la première moitié du 20e siècle.