Mario Robert
Dans la seconde moitié du 19e siècle, les techniques agraires et maraîchères de Belgique sont à l’honneur dans la presse spécialisée québécoise. La Gazette des campagnes de mars 1869 souligne que les agriculteurs belges sont « nos maîtres en fait de progrès agricoles ». Plus tard, dans un numéro de juin 1882, cet hebdomadaire récidive et signale que « [l]es cultivateurs belges, nos maîtres en pratiques agricoles, sont tellement convaincus de l’importance des engrais ». Malgré l’intérêt porté à ce pays d’Europe, peu de Belges émigrent dans la province de Québec. Tout au plus, une centaine d’exploitants agricoles s’installeront sur le territoire jusqu’en 1921, dont moins d’une dizaine dans l’île de Montréal. Quant aux jardiniers, ils ne sont qu’une cinquantaine qui se retrouvent surtout dans la plaine montréalaise. En dépit de leur excellente réputation, ils exercent souvent cette activité pour une période restreinte. Certains d’entre eux deviennent agriculteurs alors que d’autres se spécialisent comme fleuristes.
Cette communication portera sur les jardiniers et fleuristes nés en Belgique et qui ont œuvré sur le territoire de l’île de Montréal entre 1851 et 1921. Nous débuterons par un portrait d’ensemble du monde rural de l’île suivi de celui des métiers de jardinier et de fleuriste. Le cœur de l’exposé sera consacré aux immigrants belges qui exercent ces activités. Nous nous demanderons qui ils sont, de quelle région de Belgique ils proviennent, à quel moment et où ils se sont installés dans l’île, pour qui ils travaillent et quelle est leur situation familiale. Quelques cas illustreront notre propos tout au long de la présentation.