Astrid Girault
Dès la fin du 17e siècle, les esclaves devenus majoritaires dans les petites Antilles proviennent de toute la côte africaine, du Sénégal à l’Afrique centrale de l’ouest et sont en majorité animistes. La traversée, qui marque leur déracinement et leur migration forcée vers les Antilles, n’efface pas complètement leurs cultures. En effet, les archives montrent que certains aspects de celles-ci, qui sont par ailleurs très diverses, perdurent de l’autre côté de l’Atlantique, alors même que les esclaves sont pris en main par les missionnaires qui souhaitent les convertir au catholicisme. On peut alors s’interroger sur les raisons qui poussent ces captifs devenus esclaves à conserver leurs pratiques culturelles et parfois religieuses aux Antilles, les formes sous lesquelles ils parviennent à le faire, le rôle du catholicisme dans cette conservation et les réactions des autorités. Ainsi ce transfert aux Antilles s’accompagne-t-il d’un transfert culturel : des éléments de cultures africaines subsistent en partie et sous de nouvelles formes dans les colonies, et contribuent à l’élaboration d’une culture particulière, antillaise, créole dans les colonies.