Résumé
Naomy Bertaux
Si les peines d’Ancien Régime sont réputées sévères, l’étude des archives judiciaires de la Nouvelle-France montre que, comme en métropole, les juges en poste au Canada savaient, mais surtout devaient, s’adapter aux particularités de la colonie. En 1680, le procès contre Jean Rattier dit Dubuisson, convaincu de meurtre et condamné à la peine de mort, ne peut voir cette dernière être exécutée. L’absence d’exécuteur de la haute justice (bourreau) oblige le condamné à demeurer en prison jusqu’à ce qu’un bourreau soit désigné. Le bourreau exécutait les différentes peines prononcées par les juges, telles que les condamnations à mort ou les divers châtiments corporels. Sa condition sociale était assez particulière; souvent méprisé et marginalisé, il était pourtant essentiel au maintien de l’ordre public et au respect des lois coloniales. Il s’agira dans cette communication, sous l’angle de l’histoire du droit et des usages sociaux de celui-ci, de comprendre le paradoxe du bourreau en Nouvelle-France.