William Riguelle
Cette communication se penche sur la cohabitation entre les êtres humains et les cochons dans les villes de Québec et de Montréal aux 17e et 18e siècles. Il s’agit plus spécifiquement d’analyser la législation à l’égard de ces animaux. Ces derniers sont en effet fréquemment ciblés par les édits de police sous le Régime français et fournissent par conséquent une approche originale pour étudier l’histoire urbaine des premiers temps du Canada. Pour quel(s) motif(s) les porcs sont-ils régulièrement l’objet de normes? Quelles sont les répercussions de leur présence sur le territoire? Comment les autorités gèrent-elles la cohabitation entre l’humain et l’animal? Autant d’interrogations qui permettent de saisir, à travers cet agent non humain, la manière dont une société s’approprie, façonne, gère et conçoit son espace. Cet angle d’approche s’inscrit dans un courant de recherches qui, depuis les années 1980 essentiellement, met en avant l’intérêt de se focaliser sur l’animal et les discours à son égard pour étudier la société humaine et l’histoire urbaine. Dans ce cadre, la politique menée à l’encontre des porcs ouvre la voie à une étude sur la circulation du non-vivant en ville, celui-là même qui est progressivement écarté des agglomérations.