Résumé
Catherine Paulin
À une époque charnière où le commerce d’animaux vivants vient confronter les inquiétudes grandissantes sur le bien-être animal, cette communication vise à expliquer comment Montréal, à la fin du 19e siècle, s’est transformé spatialement pour accommoder (ou non) la présence et les mouvements associés à ce commerce de marchandises vivantes dans un secteur densément occupé de la ville. En nous appuyant sur l’ensemble de cartes que nous avons élaborées à l’aide de systèmes d’information géographiques historiques (SIGH), il s’agit de mettre au jour les impacts de ces échanges économiques vers la Grande-Bretagne et des relations inter-espèces sur l’aménagement et la circulation du port de Montréal et du canal de Lachine. Pour ce faire, nous examinerons les tracés de chemins de fer engagés dans ce commerce, mais aussi les lieux où transite le bétail majoritairement bovin (hangars, quais, parcs à bestiaux, autres espaces liminaires, etc.). Cette présentation permettra de visualiser les répercussions croissantes de ces échanges transatlantiques sur la ville et ses habitant.e.s, tout en proposant de nouvelles réflexions sur les aménagements portuaires à cette époque grâce à la comparaison de diverses cartes historiques. Cette recherche, qui se situe au croisement de l’étude des relations humains-animaux et de l’histoire environnementale et urbaine, permettra de mieux saisir Montréal comme un environnement partagé entre les êtres qui y habitent ou y transitent, où la présence animale influence les humains et leurs choix dans le développement à la fois urbain et portuaire de la ville.