Jean-François Leblanc
Éric Légaré Roussin
En quelques décennies dans la deuxième moitié du 18e siècle, quatre villages de la Côte-du-Sud décident d’abandonner leur noyau villageois afin de mieux se protéger contre les aléas de la nature. En effet, les villages de Montmagny, Cap-Saint-Ignace, Saint-Louis-de-Kamouraska et Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud doivent déménager leur église et les habitations qui les entourent à quelques années d’intervalle puisqu’elles sont menacées par des problèmes d’érosion, de glissements de terrain et d’inondations. Ce sont les plus anciens cas de migration environnementale répertoriés que l’on peut observer au Québec. De plus, un autre village de la région, celui de Berthier-sur-Mer, opte aussi pour cette option lorsque confronté à des problèmes similaires au milieu du 19e siècle. Cette présentation vise à démontrer pourquoi cette mesure fut mise en place en faisant comprendre les causes et les conséquences de ces restructurations villageoises tout en expliquant les raisons qui ont mené à ces déplacements vers une zone plus sécuritaire. Dans le contexte actuel où ce genre de restructuration urbaine redevient une option mise en avant face aux aléas environnementaux, comme ce fût le cas en Beauce après les inondations de 2019, il est intéressant de voir comment ces phénomènes nous ramènent aux mêmes solutions. Ils permettent aussi d’illustrer comment les habitants du 18e siècle pouvaient être sensibles aux changements géomorphologiques dans leur environnement et ont pris certains moyens pour se prémunir contre les aléas de la nature.