Résumé
En 1701, une trentaine de nations autochtones sont réunies à Montréal pour ratifier la paix préliminaire conclue l’année précédente entre des représentants des Cinq Nations et de certaines nations autochtones alliés des Français. Si l’on en croit certains éléments de la tradition orale rapportés ultérieurement, les nations autochtones signataires de la paix auraient alors convenu, à l’instigation du gouverneur Louis-Hector de Callière, d’un partage généralisé de leurs territoires de chasse. Cette entente, symbolisée par la métaphore du Grand Plat, est toutefois loin de faire l’unanimité. Elle est invoquée par certaines communautés, principalement les Mohawks de la vallée du Saint-Laurent, dès les premières années du 18e siècle, mais devient un enjeu majeur après la conquête de la Nouvelle-France et dans les premières décennies du 19e siècle. Cette communication entend explorer le contexte d’émergence de cette idée d’un partage généralisé des territoires de chasse — la question a-t-elle vraiment l’objet d’une entente en 1701? — et certains des moments clés de la contestation qu’elle suscite.