Cécile Vidal
D’un côté, l’essor de l’histoire atlantique, impériale et globale depuis les années 1990 a entraîné un engouement pour l’étude des migrations, mobilités, circulations, connexions et transferts. Les mouvements eux-mêmes sont cependant plus souvent étudiés que la manière dont ils affectent et façonnent les sociétés ainsi mises en relation. D’un autre côté, il existe, parmi les historiens et historiennes des empires coloniaux de la période moderne, un vif débat sur la chronologie de l’émergence de la notion de race et sur ce que signifie qu’une société se racialise. Aussi cette conférence s’interrogera-t-elle sur le rôle des mobilités et des circulations dans la racialisation différenciée des différentes composantes de l’empire français de la période moderne. Au-delà de la question de l’impact de la traite transatlantique des esclaves et de la venue d’un petit nombre d’entre eux en métropole, seront ainsi analysés les liens entre l’histoire sociopolitique, juridique et intellectuelle de la race.