Benjamin Ricard
Cette communication est inspirée d’un mémoire de maîtrise intitulé « Les répercussions de la désindustrialisation sur l’espace habité des communautés de Schefferville et Matimekush, de 1982 à 2011 ». Elle a pour objectif de comprendre les répercussions engendrées par la désindustrialisation pour les sociétés nordiques, en s’intéressant au cas de précis de Schefferville. Pour ce faire, l’analyse porte sur les transformations du territoire urbain qui surviennent à la suite du départ de la minière IOC. Puisque le territoire relie les communautés de Schefferville entre elles, son étude permet de montrer comment sa transformation, entraînée par la désindustrialisation, façonne également des liens importants entre les communautés. L’étude de cet aspect permet de saisir l’adaptation des communautés autochtones et allochtones de Schefferville à la nouvelle réalité de leur localité, en plus d’exposer les rôles différents que joue la minière dans la construction du rapport au territoire de chacune des communautés. On cherche à comprendre comment le territoire est administré et réaménagé par ces communautés avec le départ de l’IOC, qui depuis près de trente ans dirigeait l’organisation du territoire. Il ressort de cette étude que la communauté innue de Matimekush, qui fut laissée en marge par les acteurs municipaux et industriels lors de la période précédente, gagne une importance démographique, économique et sociale dans la ville à partir de 1983. De ce fait, l’existence de la Ville devient de plus en plus liée aux revendications des communautés autochtones, et l’on voit une nouvelle forme de relations s’établir entre les conseils de bande et l’hôtel de ville.