Abdelghani Moussouni
Notre communication reviendra sur le développement du mouvement migratoire des Kabyles à Québec et sur les projets migratoires constitutifs de ce mouvement. Si la migration des Kabyles d’Algérie est intimement liée depuis le 19e siècle à la France, il faut dire que les restrictions imposées et le durcissement des frontières ont fait du Canada (du Québec particulièrement) l’incontournable destination de ces migrants, du moins depuis les années 1990. La crise économique et sécuritaire qui a frappé l’Algérie durant cette décennie a accéléré l’arrivée de la deuxième vague de ces migrants, la plus importante en nombre (Camarasa-Bellaube, 2010), sur le sol canadien. L’entente Canada-Québec sur l’immigration (1991) a facilité encore leur sélection et leurs admission. Cet exil subi ou assumé (Hachimi-Allioui, 2009) a drainé bon nombre de migrants, économiques pour la majorité d’entre eux, voire de réfugiés fuyant des menaces de mort.
Ces migrants économiques, auxquels notre thèse de doctorat en anthropologie s’intéresse, sont francophones, et d’un niveau universitaire très élevé. Des profils qui semblent favorables à une inclusion facile et rapide à la société québécoise, leur destination première. Toute de même, l’intégration de ces migrants n’est pas aussi réussie ni garantie que ces caractéristiques pouvaient le laisser espérer.
Les résultats de notre travail de terrain effectué à Québec montrent la continuité de ce mouvement migratoire et la diversité des projets migratoires.