Danielle Gauvreau
Hélène Vézina
Paul-André Linteau
Cette communication porte sur les migrations de Canadiens français vers Montréal en provenance d’autres régions au Québec et notamment de la plaine de Montréal. Cette forme de mobilité a constitué une composante essentielle de la croissance de la métropole, et son ampleur a permis à celle-ci de s’afficher à nouveau comme une ville à majorité francophone à partir de 1865. Contrairement à l’immigration internationale, les migrations interrégionales sont difficiles à cerner en raison de l’absence de source adéquate. En effet, les recensements canadiens ne contiennent pas d’information sur le lieu de naissance précis des personnes nées au Canada. Quelques études de cas ont tout de même mis en lumière certains circuits migratoires, mais aucune analyse d’ensemble n’a été réalisée jusqu’ici.
Pour documenter le phénomène, nous mettons à profit l’information contenue dans le fichier BALSAC des familles reconstituées du Québec. Nous nous intéressons aux mariages enregistrés dans les paroisses de Montréal pour les conjoints dont les parents se sont mariés dans une autre région. Le traitement de cette information permet d’établir l’ampleur et la distribution régionale de l’apport migratoire de conjoints vers Montréal sur une longue période. L’analyse est effectuée séparément pour les femmes et pour les hommes et cherche à faire la part entre les migrations de type familial et individuel. Elle permet aussi d’identifier des circuits migratoires spécifiques reliant des paroisses d’origine et des composantes particulières du territoire montréalais.