Résumé
Le 3 janvier 1624, Guillaume de Caën, capitaine de la marine et actionnaire de la compagnie de Montmorency, reçoit du vice-roi de la Nouvelle-France, Henri II de Montmorency, des lettres patentes qui forment la seigneurie et la baronnie du Cap-Tourmente. Ce premier fief découpé dans la vallée du Saint-Laurent, qui englobe le Cap de Tourmente, l’île d’Orléans et les îles adjacentes, porte en lui une distinction honorifique singulière. Ces terres appelées dans l’historiographie française, fiefs titrés, fiefs de qualité ou fiefs de dignité sont caractérisés par le titre de noblesse qui les accompagne. Au cours de la période de la Nouvelle-France, seule une poignée de ces fiefs seront érigés: la baronnie de Pobomcoup, la châtellenie de Coulonge, la baronnie des Islets, le comté d’Orsainville et celui de Saint-Laurent, les baronnies de Portneuf, de Longueuil et de Beauville. Tous ces fiefs auront l’avantage de décorer de leur qualité (comte, duc, marquis…) les seigneurs qui en sont les titulaires. Ces derniers en tireront une marque distinctive au sein d’une société où les honneurs sont au cœur de la reconnaissance sociale. Qui sont les premiers acquéreurs de ces dignités? Pourquoi les ont-ils obtenus? Comment les titres se sont-ils dévolus de génération en génération? Dans cette présentation, nous exposerons le contexte de création de ces seigneuries du temps des premières concessions jusqu’au gouvernement absolu de Louis XIV. Nous nous pencherons ainsi sur la signification de ces titres prestigieux, ainsi que sur la manière dont ils se sont transmis, parfois jusqu’à nos jours.