Nathan Ince
Les grands conseils multinationaux, avec des centaines ou même des milliers de délégués venus de régions lointaines, sont souvent présentés comme des événements marquants dans l’historiographie des relations entre les communautés autochtones et allochtones en Amérique du Nord. Bien que cette communication ne cherche pas à remettre en question l’importance de moments tels que la Grande Paix de Montréal de 1701 ou les traités de Niagara en 1764, elle éclaire plutôt un autre phénomène moins spectaculaire mais tout aussi important. Jusqu’au milieu du 19e siècle, les rapports personnels jouaient un grand rôle dans les relations entre les nations autochtones et les empires allochtones en Amérique du Nord. Les visites personnelles entre partenaires, alliés, familles ou amis soutenaient significativement ces relations. Cette communication vise à explorer le sens diplomatique de ces visites personnelles dans le contexte du Bas-Canada à partir des archives du département des Affaires indiennes. Elle démontrera non seulement la fréquence et l’importance de ces mouvements du côté des individus autochtones, mais aussi à quel point les relations entre l’Empire britannique et les peuples autochtones se sont construites non pas à partir de concepts constitutionnels abstraits mais plutôt sur la base de relations personnelles.