Résumé
Paul-André Linteau
Marie-Ève Harton
L’histoire de l’immigration belge au Québec – et singulièrement à Montréal, où elle se concentre – n’a guère été étudiée. Certes, quelques personnalités appartenant aux élites ont été mentionnées dans l’historiographie, mais, sauf pour le portrait pancanadien dressé par Cédric Ghislain, les caractéristiques de l’ensemble de cette population restent peu connues. Cette communication propose d’en tracer d’abord un portrait collectif pour Montréal à partir de l’examen des microdonnées des recensements. La période couverte va de 1871 à 1921 et permet d’observer en particulier la poussée migratoire belge du début du 20e siècle. Une étude préliminaire portant sur la ville de Maisonneuve en 1911 avait permis d’identifier certaines caractéristiques, notamment la forte composante ouvrière de cette population. La présente étude permettra de mesurer l’évolution des effectifs des immigrant.e.s belges à Montréal et leur répartition dans l’espace. Elle fournira (à partir de 1901) les années d’arrivée et le caractère individuel ou familial du déplacement. La composition des ménages et l’endogamie/exogamie seront examinées. Les professions déclarées apporteront un éclairage sur l’insertion socioéconomique, tandis que la langue parlée permettra de distinguer les francophones et les Flamands. L’étude plus détaillée de quelques familles belgo-montréalaises permettra ensuite de qualifier leur ancrage dans l’espace urbain. Les résultats de cette recherche seront comparés avec ceux d’une étude déjà publiée sur l’immigration française à Montréal à la même époque.