Résumé
La France prend pied officiellement dans les Petites Antilles en 1626. Très vite, le système des engagés devenant peu attractif et les autochtones Caraïbes disparaissant, les colons importent des esclaves venus d’Afrique. D’origines diverses et très variées – ils viennent de toute la côte ouest du continent mais également de l’intérieur des terres – ils sont convertis dès leur arrivée au catholicisme. On remarque au fil des descriptions faites par les missionnaires du 17e siècle que les esclaves conservent une partie de leurs traditions culturelles, notamment les danses, qu’ils pratiquent dans le cadre catholique, surtout à l’occasion des baptêmes et des mariages. Que représentent ces danses pour les esclaves comme pour les esclavagistes? Que traduisent-elles du processus d’adaptation et de résistance des esclaves à leur nouveau cadre de vie? Sont-elles un moyen de donner un autre sens au cadre religieux qui leur est imposé? Sont-elles une façon de reprendre le contrôle d’une partie de leur existence, de conserver également la mémoire de leurs cultures perdues? Créaient-elles des liens entre ces esclaves de cultures différentes et dans quelle mesure les danses permettent-elles de constituer des communautés dont le sens et les pouvoirs échappent au contrôle des maîtres?