Résumé
Dans mon récent mémoire, je me suis intéressée au parcours de trois associations féminines présentes au Québec au 20e siècle: l’Union catholique des fermières (UCF), les Cercles d’économie domestique (CED) et l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS). À partir d’archives et d’entretiens oraux, j’ai cherché à comprendre, dans une perspective régionale, l’évolution de ces regroupements féminins et leur impact au Saguenay-Lac-Saint-Jean entre 1944 et 1976. Je propose ici de faire un portrait des femmes membres de l’UCF, des CED et de l’AFÉAS, en plus de faire un léger survol des positions sociopolitiques prises par ces organisations. Nous verrons alors que ces femmes développent, à travers leurs engagements, non seulement des solidarités féminines, mais qu’elles améliorent aussi divers savoir-faire (arts ménagers, économie domestique, gestion d’organisation, éducation civile). Les relations, les connaissances et les compétences qu’elles acquièrent en étant membres de l’UCF, des CED ou de l’AFÉAS en incitent même certaines à s’engager dans l’espace public. Avant les années soixante, plusieurs revendications faites par les organisations au Saguenay-Lac-Saint-Jean concernent des enjeux traditionnellement féminins, comme l’éducation, la santé et la famille. À cela s’ajoute un intérêt croissant pour l’amélioration des conditions des femmes à partir de la fin des années 1950. Nous aurons donc un aperçu de la façon dont l’UCF, les CED et l’AFÉAS ont permis à des milliers de femmes de s’éduquer, de se positionner et de se définir davantage comme citoyennes actives.