Marijo Gauthier-Bérubé
Trente-et-un juillet 1711 : la flotte de l’amiral Hovenden Walker quitte Boston après des semaines d’attente pour rejoindre le golfe du Saint-Laurent dans le but de prendre Québec. Plus de 70 navires de toutes tailles font voile, ce qui représente un défi logistique important de coordination et d’échange d’informations rapide qui prend en considération la distance et les conditions météorologiques. Derrière les laconiques mentions de signal dans les journaux de bord se cachent en réalité des combinaisons complexes de drapeaux, fanions et coups de canon qui annoncent tout à tour la tenue de rencontres sur le vaisseau amiral, l’ancrage de la flotte, les départs, les opérations quotidiennes, voire la tenue d’une cour martiale. Dans le cadre du projet multidisciplinaire Les épaves de la flotte Walker (1711) : archéologie d’un lieu de mémoire maritime, plus de 30 journaux de bord sont analysés pour reconstruire les derniers moments de la flotte. Ces journaux sont une source incroyablement riche d’informations et lèvent le voile sur la communication interne de la marine de guerre de Walker, permettant d’appréhender les modalités de fonctionnement de la flotte et les enjeux de la circulation dans les eaux du Saint-Laurent. En s’appuyant sur ces journaux de bord, cette présentation souhaite explorer la communication en mer et les formes prises par la circulation des informations et les prises de décisions au sein de la flotte chargée de la prise de Québec.