François Antaya
Dans un mémoire de maîtrise complété en 2007, nous avions identifié plusieurs acteurs de la traite des fourrures dans le bassin de la rivière Saint-Maurice au début du 19e siècle grâce à une recherche exhaustive des contrats d’engagement enregistrés dans les greffes des notaires de Trois-Rivières entre 1798 et 1831. En continuité avec ces travaux, nous proposons ici d’explorer la mobilité géographique des engagés, des commerçants et des représentants de compagnies de traite en croisant ces quelques 300 engagements avec les données de l’état civil de l’Infrastructure intégrée des microdonnées historiques du Québec (https://impq.cieq.ca) et les contrats de la base de données des engagements des voyageurs mise en ligne par le Centre du patrimoine de la Société historique de Saint-Boniface (https://shsb.mb.ca/contrats-des-voyageurs).
Notre démarche vise à retracer dans ces deux sources supplémentaires d’autres déplacements et lieux de résidence des individus relevés dans notre corpus de base pour mieux comprendre leur participation à la traite du Saint-Maurice. Est-ce que les voyages dans le bassin de la rivière Saint-Maurice représentent pour certains une première étape vers la participation à d’autres expéditions de traite dans des territoires plus éloignés? Pour d’autres, est-ce que ces incursions dans l’arrière-pays trifluvien ont contribué à leur installation sur ce territoire? Et plus spécifiquement, est-ce que ces deux corpus peuvent être mis à profit pour mieux comprendre la participation des Abénakis de Wôlinak et d’Odanak, ainsi que des Algonquins de Trois-Rivières, à la traite du Saint-Maurice comme engagés et commerçants?