Résumé
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la réputation de pureté morale de Québec, établie depuis la fin du 19e siècle, est mise à mal par les effets de l’effort de guerre massif du Canada. Pour plusieurs, le conflit engendrerait une augmentation importante du vice sous toutes ses formes dans la Vieille Capitale. Les jeux d’argent et de hasard, la promiscuité sexuelle, la prostitution et la consommation d’alcool seraient en progression rapide dans la ville. En cette période troublée, des citoyens et des groupes catholiques et nationalistes de Québec s’inquiètent devant la décomposition des valeurs morales et sociales provoquée par la guerre, phénomène, croient-ils, contre lequel Québec doit impérativement réagir pour protéger sa bonne réputation. Ces militants relaient dans l’espace public de nombreux discours contre le vice et le désordre pour la santé morale et physique de la ville. L’objectif, ultimement, serait de nettoyer Québec du vice et ainsi lui redonner sa bonne renommée.
Afin d’éclairer la question, cette présentation s’attardera aux citoyens et groupes qui militent contre le vice dans la Vieille Capitale pour déterminer lesquels s’inquiètent de la présence du vice, et de la tache à la réputation de Québec. Plus particulièrement, l’analyse portera sur les débats suscités par la détérioration de la vertu à Québec et les efforts déployés pour enrayer le vice.