Résumé
La noblesse est un objet d’étude ancien. Celle de la France d’Ancien Régime n’y fait pas exception, comme celle de la Nouvelle-France. D’ailleurs, cette frange de la société préindustrielle québécoise est importante dans l’historiographie. Pourtant, l’étude des mobilités nobiliaires en Amérique française au 18e siècle demeure fragmentaire. Notre mémoire de maîtrise se penche sur les parcours individuels et collectifs de cinquante nobles canadiens nés dans la vallée du Saint-Laurent au 18e siècle et qui, au cours de leur vie, quittent le Canada pour les Antilles françaises où ils décèdent, en particulier en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Domingue.
Dans cette communication, en plus de brosser un bref portrait de notre corpus d’analyse et de nos résultats, nous nous attarderons plus en détail sur les traces laissées par ces nobles canadiens dans les sources. Quelle mémoire les divers fonds d’archives gardent-ils de ces individus? Plusieurs apparaissent dans les États civils; ceux du Canada, mais aussi des colonies antillaises françaises et de la France. Mais ces Canadiens sont-ils tous facilement identifiables lorsque leur périple atlantique s’amorce? Une majorité des individus étudiés ont une occupation militaire, mais est-ce la seule raison derrière leur émigration? Des liens sociaux ou familiaux persistent-ils entre ces migrants et le Canada une fois leur périple atlantique amorcé? En définitive, les rapports entre les divers espaces coloniaux de l’Amérique française, au 18e siècle, s’avèrent multiples et complexes. Les humanités numériques permettent de retrouver certains individus ou d’étudier certains groupes sociaux dans un éventail de sources internationales, et ce, au plus grand profit des mémoires individuelles, familiales et collectives.