Résumé
Des missionnaires jésuites canadiens-français ont œuvré en Chine durant la première moitié du 20e siècle, fait qui demeure peu connu. Leur mission, basée dans la région stratégique du Xuzhou, constitue leur lieu d’interaction principal. Cela dit, face à un contexte turbulent en Chine, notamment avec la Deuxième Guerre sino-japonaise (1937-1945) et la Guerre civile (1927-1936, 1945-1949), les missionnaires canadiens-français en viennent à interagir avec les civils traditionnellement rencontrés dans le cadre de leur missionariat, mais aussi avec des membres inhabituels de la société chinoise. Les missionnaires administrent notamment des écoles, dont le Collège Saint-Louis (la plus connue). D’autres de leurs initiatives visent à subvenir aux besoins de la population locale, par exemple des zones démilitarisées et des comités internationaux de lutte contre la famine. Toutefois, du fait de leurs interactions, ces missionnaires occupent un rôle plus complexe que ceux associés ordinairement aux missionnaires. Ils remplissent une fonction qu’on pourrait assimiler à celle de médiateurs informels. L’étude des relations entre le Québec et la Chine durant la première moitié du 20e siècle devrait donc se pencher sur ces missionnaires et leurs interactions avec la société chinoise militarisée. Cette communication s’y consacre en se penchant particulièrement sur les thèmes des interactions entre pouvoirs et mémoires, des relations avec les peuples autochtones, dans ce cas-ci du Xuzhou, ainsi que des rapports aux savoirs et à l’éducation, ici dans un contexte militarisé.