Présidence : Anne Klein, Université Laval
Jean-Samuel Bisson
Catherine Girard
Louise Lainesse
Andrée Lévesque
Mathieu Paradis
Cette table ronde propose une réflexion sur le matériau de base dont dépend le travail de l’historien.ne : les archives. Bien que régulièrement perçues comme étant immobiles, les archives font pourtant l’objet de circulations. Si le mouvement des archives est évident dans le cas des correspondances, c’est aussi vrai pour les autres types d’archives : leur existence se caractérise par plusieurs phases successives, et la transition de l’une à l’autre s’accompagne presque toujours de décisions archivistiques et, conséquemment, de déplacements.
Si les historien.ne.s se sont déjà longuement interrogé.e.s quant à la part de subjectivité qui teinte leur travail, qu’en est-il de celle de l’archive en tant que telle? Car le chemin des archives est parsemé de cette subjectivité : de leur production à leur conservation en passant par leur utilisation, les archives, et le traitement qui en est fait, ne sont pas neutres. Par exemple, certains types d’archives – notamment les écrits de soi ou les archives relevant de l’intimité – sont quasi systématiquement exclus des processus d’archivage menés par les grandes instances gouvernementales de conservation telles que Bibliothèque et Archives nationales du Québec. En nous attardant sur ces archives délaissées, voire marginalisées, il s’agira de réfléchir ensemble sur les potentialités de ces archives atypiques et sur la manière dont leur prise en compte peut – et devrait – influencer nos pratiques respectives.
En réunissant trois types de praticiens – deux archivistes, un chercheur et une chercheuse, et l’instigatrice d’un centre d’archives consacré aux archives personnelles des anonymes de l’histoire –, l’archive sera ici abordée de manière interdisciplinaire.