Résumé
Ivan Carel
Comme partout en Occident, l’usage de la bicyclette a connu au Québec des périodes d’engouement soudain entre de longs moments de désintérêt relatif. Ainsi en est-il du « Bicycle Craze » des années 1890, de l’effervescence contestataire des années 1970, ou, plus récemment, de crise de la Covid-19, qui a vu les boutiques de vélo se vider et des pistes cyclables apparaître comme par enchantement. Chaque fois, le vélo est un objet mobilisé à des fins autres que purement sportives. Certes, l’usage récréatif et sportif du vélo bénéficie de cet engouement; néanmoins actuellement, la hausse de la part modale du vélo – quoique minoritaire vis-à-vis des autres modes de transport – participe d’une transition mobilitaire contestant les apories du tout-à-l’auto d’après-guerre.
Notre communication a pour but de présenter l’historiographie du vélo au Québec depuis les années 1980 (Donald Guay, 1987; Albert Gachon, s.d.) jusqu’à nos jours (Amélie Gagné, 2005; Darcy Ingram, 2012; Ivan Carel, 2014; Pablo Bernard, 2015; Daniel Ross, 2015; Marion Beaulieu, 2017), d’analyser l’intérêt d’étudier ce mode de transport (sources et méthodes), entre pratiques sportives et revendications politiques et sociales, et enfin de plaider pour sa pertinence au sein de la recherche en histoire québécoise.