Résumé
Au 20e siècle, à l’heure où le roman accède à la modernité en renouvelant son approche de l’espace urbain, Québec pose problème aux romanciers et romancières. La lecture d’un vaste corpus romanesque révèle en effet un malaise face à une ville dont le fleuve, l’architecture, les monuments historiques et l’urbanisme matérialisent un imaginaire préexistant, qui interfère avec le désir de renouveler les discours et les représentations. L’espace de Québec, configuré par l’institution (capitale d’une province, archidiocèse catholique, citadelle militaire), exprime aussi par ses lieux de mémoire des passés coloniaux (français, britanniques) qui ont marqué l’identité – de la ville, de la nation. Comment la littérature arrive-t-elle à négocier avec cet imaginaire préalablement occupé? La ville de Québec politique et historique écrase-t-elle la littérature? Quelle conscience historique – et quel(s) récit(s) – se dégagent des romans durant cette soixantaine d’années? Telles sont les questions sur lesquelles je me suis penchée lors de ma thèse de doctorat, et dont je propose ici de partager les résultats.