Résumé
Le journal du père Mourier, daté de 1885, contient de riches informations sur le quotidien du lac Témiscamingue, un lieu où cohabitaient Algonquins/Anishinabeks, colons eurocanadiens et missionnaires oblats. Cette présentation se concentre sur un court passage du journal dans lequel Mourier rapporte des propos qui lui ont été livrés par une femme autochtone âgée, connue sous le nom de La vieille Férusse. Ces quelques pages sont d’une valeur inestimable, car elles permettent de documenter des pratiques culturelles autochtones autrement invisibles. En effet, au moment où La vieille Férusse les exposait au père Mourier, ces pratiques appartenaient déjà au passé. Elles ont ensuite disparu de la mémoire collective, de sorte qu’elles ne figurent dans aucune des ethnographies réalisées au 20e siècle. Leur mention dans le journal de Mourier est la seule trace connue de leur existence. Les informations les plus notables concernent des descriptions de la culture matérielle et de certaines pratiques rituelles, dont une retranscription de chants chamaniques en langue vernaculaire. Cette présentation exposera les apports interprétatifs qu’offre ce document à notre compréhension de la société algonquine/anishinabek.